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Principaux enjeux maritimes mondiaux auxquels fait face l’industrie du transport

La présente Étude sur les enjeux maritimes mondiaux 2019 examine certains enjeux cruciaux auxquels est confrontée l’industrie maritime.

La présente Étude sur les enjeux maritimes mondiaux 2019 examine certains enjeux cruciaux auxquels est confrontée l’industrie maritime. L’étude est fondée sur un sondage mené auprès d’intervenants majeurs de l’industrie maritime de 46 pays et sur des commentaires recueillis auprès d’une bonne dizaine d’autres dirigeants et experts.

Ce rapport a été produit en collaboration avec le Global Maritime Forum (Forum maritime mondial) et l’Union internationale d’assurances transports.

En examinant les opinions des répondants au sujet de la probabilité d’un événement, de l’impact et de la préparation, quatre domaines d’intervention prioritaires se démarquent, à savoir les questions liées à l’environnement, la crise économique, les risques géopolitiques et les questions numériques. Nous abordons ces domaines plus en détail dans cet article.

Une réglementation environnementale aurait des répercussions importantes sur l’industrie maritime au cours de la prochaine décennie

Des initiatives environnementales importantes ont été entreprises dans l’industrie. Néanmoins, le transport maritime doit jouer un rôle encore plus important dans la lutte contre le changement climatique, principalement en atténuant ses émissions de carbone.

En raison de son envergure mondiale, le secteur maritime est un partenaire clé, aussi bien quand il s’agit de définir les causes du changement climatique que de trouver des solutions.

Dans cet ordre d’idées, les répondants au sondage ont mentionné qu’une nouvelle réglementation environnementale est l’enjeu le plus susceptible d’apparaître au cours des 10 prochaines années, tout en classant cet événement au troisième rang au chapitre des répercussions sur l’industrie.

Ce point de vue s’explique en partie par la législation sur le soufre qui doit entrer en vigueur en 2020, ce qui représente un changement de paradigme dans les exigences en matière de carburant – un changement qui pourrait bien entraîner une augmentation des prix du carburant.

Dans ce domaine, il est encourageant de constater que les répondants ont relativement confiance dans la capacité de l’industrie à faire face à l’augmentation des prix du carburant.

La note attribuée à la préparation pour cet enjeu est de 2,69, soit une note plus élevée que celle de 15 autres enjeux soulevés dans le sondage de 2019.

Les répondants ont choisi la décarbonisation des transports comme deuxième enjeu au chapitre des répercussions sur l’industrie. C’est également l’enjeu pour lequel, selon eux, le secteur maritime n’est généralement pas préparé.

Ce point de vue revêt une importance particulière, étant donné que l’industrie subira des changements fondamentaux à la suite de la décarbonisation des transports.

En vertu de la stratégie de l’Organisation maritime internationale, il faut réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’au moins 50 % d’ici 2050 par rapport à 2008.

La solution à long terme est d’opter pour des carburants à zéro carbone net, et il s’agirait d’une transition alimentée par les développements technologiques, la performance économique des navires à zéro émission, les considérations environnementales ainsi que l’élaboration et la mise en œuvre de politiques et de règlements internationaux.

Le sondage de cette année comprenait un nouvel enjeu sur lequel les répondants devaient se pencher : les exigences sociétales en matière de durabilité.

Les répondants ont accordé une note assez élevée à cet enjeu aux chapitres de la probabilité et de l’impact, mais une note faible pour la préparation.

Quelle est la PROBABILITÉ que les enjeux suivants apparaissent au cours des 10 prochaines années

Classement :   1 – Très peu probable ,   2 – Peu probable ,   3 – Probable,   4 – Très probable
Classement Enjeu Impact
1 Crise économique mondiale 3,69
2 Décarbonisation des transports 3,68
3 Nouvelle législation environnementale 3,66
4 Tensions géopolitiques 3,55
5 Cyberattaques et vol de données 3,52
6 Mégadonnées et intelligence artificielle 3,47
7 Changement dans les structures commerciales 3,44
8 Exigences sociétales en matière de durabilité 3,34
9 Échec de l’atténuation du changement climatique et de l’adaptation 3,34
10 Main-d’œuvre et pénurie de travailleurs qualifiés 3,25
11 Augmentation des prix du carburant 3,24
12 Incident majeur lié à la sécurité 3,11
13 Technologies autonomes 3,10
14 Accès insuffisant au financement 3,03
15 Échec de la gouvernance 2,95
16 Défaillance ou lacune dans les infrastructures 2,93
17 Terrorisme 2,80
18 Augmentation de la piraterie 2,46

L’intérêt envers la durabilité chez les transporteurs maritimes a fait boule de neige ces dernières années. Il est attribuable aux pressions externes et au désir de l’industrie de jouer un rôle dans l’intérêt général.

Une voie à suivre serait que les compagnies maritimes améliorent leurs pratiques de durabilité en se fixant des objectifs visant certaines améliorations environnementales, en respectant des normes ambitieuses en matière de recyclage des navires, en améliorant le rendement en matière de sécurité, en investissant dans la formation des employés et en accroissant la diversité de la main-d’œuvre.

Il est également nécessaire qu’une coalition d’intervenants de l’ensemble de l’industrie maritime unisse ses efforts, ce qui comprend les compagnies maritimes, les banques, les investisseurs, les assureurs et les organismes de réglementation.

Isabelle Durant, secrétaire générale adjointe de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), mentionne que son organisme considère la transformation continue du secteur maritime comme un signe d’accélération de la démarche de durabilité.

« Nous sommes convaincus que les préoccupations en matière d’environnement et les appels à la durabilité ne feront qu’augmenter à l’avenir, et que les voix se feront plus pressantes dans ce domaine, ce qui aura une influence critique sur les paramètres du transport maritime », déclare Mme Durant.

Mme Durant fait référence à l’Étude sur les Transports Maritimes 2019 de la CNUCED pour montrer de façon concrète à quel point les nouveaux impératifs – telles les mesures de conformité visant à réduire la consommation de carburant, c’est-à-dire les émissions liées au climat et la réduction de la teneur en soufre dans le carburant des navires – façonnent le contexte dans lequel le secteur doit s’adapter.

« Nous avons des défis cruciaux à relever en ce moment, mais il s’agit certainement de défis intéressants », déclare-t-elle. « Nos mers et nos océans constituent un bien public important de nature environnementale, et il occupe une place spéciale dans le cœur et l’esprit de personnes provenant de sociétés et de cultures très diverses, sans compter que ce bien joue un rôle dans les conditions de vie de ces personnes. »

L’économie mondiale et la politique en tête de liste des enjeux pouvant avoir les répercussions les plus importantes

D’après les répondants au sondage de cette année, la crise économique mondiale est l’enjeu qui pourrait avoir les répercussions les plus importantes sur l’industrie au cours des 10 prochaines années.

Les répondants considèrent également qu’il s’agit d’un des événements pour lesquels l’industrie est le moins préparée, quoiqu’il soit peu probable que cet événement survienne, selon eux.

Le DRicaurte Vasquez Morales, administrateur du canal de Panama, reconnaît qu’une crise économique mondiale est une source de préoccupation importante pour l’industrie maritime. Cependant, il est d’accord qu’une telle crise risque peu de se produire.

« Bien que cet enjeu soit très important pour l’industrie, la probabilité qu’une crise mondiale survienne est faible dans notre analyse des scénarios possibles », déclare-t-il.

« Pour l’heure, le canal de Panama se concentre surtout sur le ralentissement du commerce mondial et le changement de structure des échanges commerciaux résultant des frictions entre le Canada et les États-Unis, et qui aura également des répercussions sur l’industrie. »

Otto Schacht, vice-président à la direction de la logistique en mer chez Kühne + Nagel, trouve qu’il est compréhensible qu’une crise économique mondiale demeure un enjeu capital, quoiqu’il puisse être derrière nous dans les années à venir.

« Des thèmes tels que la durabilité et les émissions à zéro sont nouveaux, mais pourraient dépasser la crise économique mondiale lorsque nous devrons faire face aux exigences plus sévères des consommateurs », déclare-t-il.

« Il faut souligner au public que le transport maritime est le mode de transport le plus respectueux de l’environnement. Pensez-y : L’expédition d’un ordinateur portable de Shanghai vers Amsterdam par air au lieu d’utiliser un conteneur produit 3 000 % plus d’émissions de CO2. »

Les répondants ont choisi les tensions géopolitiques comme autre enjeu important auquel est confrontée l’industrie, le plaçant plus haut qu’en 2018 dans les enjeux maritimes, mais ils jugent néanmoins qu’ils sont mieux préparés à y faire face.

Cette année, les tensions géopolitiques arrivent en deuxième place au chapitre des événements les plus susceptibles de se produire, au quatrième rang pour ce qui est de l’impact potentiel et en position intermédiaire pour ce qui est de la préparation de l’industrie.

Quelle est la PROBABILITÉ que les enjeux suivants apparaissent au cours des 10 prochaines années?

Classement :   1 – Très peu probable ,   2 – Peu probable ,   3 – Probable,   4 – Très probable
Classement Enjeu Impact
1 Nouvelle législation environnementale 3,56
2 Tensions géopolitiques 3,52
3 Cyberattaques et vol de données 3,52
4 Mégadonnées et intelligence artificielle 3,55
5 Changement dans les structures commerciales 3,42
6 Exigences sociétales en matière de durabilité 3,51
7 Augmentation des prix du carburant 3,39
8 Décarbonisation des transports 3,31
9 Échec de l’atténuation du changement climatique et de l’adaptation 3,18
10 Crise économique mondiale 3,07
11 Technologies autonomes 3,03
12 Main-d’œuvre et pénurie de travailleurs qualifiés 3,02
13 Incident majeur lié à la sécurité 2,83
14 Terrorisme 2,75
15 Échec de la gouvernance 2,72
16 Accès insuffisant au financement 2,65
17 Défaillance ou lacune dans les infrastructures 2,56
18 Augmentation de la piraterie 2,47

« Nous vivons une période de changements géopolitiques sans précédent, marquée par l’érosion d’institutions du 20e siècle et des normes auxquelles elles adhèrent, et par un changement dans la dynamique économique en faveur des puissances du 21e siècle », déclare Meredith Sumpter, directrice de recherche en stratégie et opérations au sein l’Eurasia Group.

« Ces changements ont des conséquences significatives sur la structure du commerce et la croissance mondiales, lesquelles sont les moteurs de l’activité industrielle, et sur les structures d’alliance mondiales qui ont renforcé la sécurité maritime et qui évoluent actuellement. »

La crise financière de 2008 a marqué le début d’un changement qui survient dans le paysage géopolitique mondial une fois toutes les quelques générations, un changement qui peut s’étaler sur une période allant de 20 à 30 ans, ajoute Mme Sumpter.

Selon elle, quatre risques géopolitiques majeurs pèsent sur le secteur maritime, soit la fragmentation du commerce mondial, l’érosion des institutions internationales, l’évolution des structures d’alliance et l’augmentation des interventions gouvernementales.

« L’érosion des institutions internationales fait en sorte qu’il est plus difficile de relever collectivement les grands défis mondiaux auxquels fait face l’industrie », ajoute-t-elle, en faisant référence aux changements dans les alliances qui pourraient nuire aux relations sécuritaires traditionnelles.

Une telle situation prévaut dans la mer de Chine méridionale et est récemment apparue avec les événements qui ont eu lieu dans le détroit d’Hormuz, la route maritime du pétrole la plus achalandée au monde.

La demande en électricité et en énergie étant le moteur de l’économie mondiale, les interruptions dans la chaîne d’approvisionnement mondial et la volatilité dans ce domaine peuvent se manifester de plusieurs façons.

Il n’empêche qu’il est faux de conclure que les tensions qui prévalent dans le détroit d’Hormuz entraîneront nécessairement un conflit prochainement, déclare Julian Macey-Dare, administrateur délégué du groupe d’expertise d’assurance des risques politiques et du crédit structuré, Services spécialisés de Marsh JLT.

« Il est plus probable que les risques et l’incertitude notables à long terme proviennent des obstacles à la croissance, aux investissements et au commerce », déclare-t-il.

« La gestion des risques et la diversification de la chaîne d’approvisionnement menées de façon proactive deviennent essentielles pour être en mesure de faire face à ces risques. »

Les répondants au sondage de 2919 ont également mentionné que les changements à la structure commerciale constituent un enjeu susceptible d’apparaître au cours des 10 prochaines années, et que si c’est le cas, les répercussions sur l’industrie seront importantes.

Cette opinion est probablement due aux problèmes importants tels que le conflit commercial entre les États-Unis et la Chine et les tensions avec l’Iran, ou encore à l’importance croissante des marchés émergents.

Yee Yang Chien, président et chef de la direction du groupe, MISC, note qu’il est important de faire la différence entre les changements fondamentaux à la structure commerciale induits par des facteurs économiques et industriels, et les changements induits par des politiques commerciales.

« Nous devrions accorder une plus grande attention aux changements découlant de la dynamique de l’offre et de la demande dans les domaines économique et industriel, ce qui est véritablement le facteur essentiel à long terme dont il faut tenir compte, et nous devrions nous adapter à ces changements », déclare-t-il.

« Les politiques commerciales fluctuent au gré des changements dans les philosophies politiques des pays commerçants, et elles susciteront sans aucun doute de la volatilité à court terme, mais ces politiques ne vont pas nécessairement infléchir, à long terme, les tendances fondamentales.

Une bonne dose de clairvoyance et de conviction est nécessaire pour ne pas se laisser distraire par la volatilité et l’incertitude à court terme. »

Dans le contexte actuel, la résilience est de plus en plus importante. « Il s’agit de la façon dont l’industrie maritime se positionne pour être en mesure de faire preuve de résilience et de souplesse en cas de perturbation », déclare Mme Sumpter.

Les attaques contre les navires maintiennent notre attention sur les cyberrisques

Les répondants au sondage de cette année ont placé les cyberrisques et le vol de données au cinquième rang des événements qui auraient le plus d’impact, puis au troisième rang pour ce qui est de la préparation de l’industrie et des événements les plus susceptibles de se produire. Ces résultats sont sans doute liés aux cyberattaques de grande ampleur qui ont eu lieu ces dernières années dans l’industrie maritime.

Au milieu de 2017, l’industrie maritime a été secouée par une cyberattaque contre Maersk, ce qui a amené le secteur à examiner plus à fond les questions de cybersécurité.

Plus récemment se sont produits des incidents très médiatisés impliquant COSCO et Austal, et des ports tels que ceux de San Diego et de Barcelone.

Richard Smith-Bingham, responsable des articles sur les risques émergents, Marsh & McLennan Companies Insights mentionne que le domaine du transport sera toujours une cible pour les cyberattaques, en partie à cause de sa nature à titre d’infrastructures essentielles.

« Le risque de cyberattaques contre des infrastructures essentielles est élevé », déclare-t-il. « À cela s’ajoute la vulnérabilité du transport maritime aux tensions géopolitiques qui se produisent dans certaines régions du monde. »

Dans quelle mesure l’industrie maritime est-elle PRÉPARÉE à faire face aux enjeux suivants?

Classement :   1 – Très peu probable ,   2 – Peu probable ,   3 – Probable,   4 – Très probable
Classement Enjeu Impact
1 Crise économique mondiale 2,08
2 Échec de l’atténuation du changement climatique et de l’adaptation 2,15
3 Cyberattaques et vol de données 2,16
4 Technologies autonomes 2,19
5 Décarbonisation des transports 2,20
6 Exigences sociétales en matière de durabilité 2,21
7 Mégadonnées et intelligence artificielle 2,22
8 Défaillance ou lacune dans les infrastructures 2,30
9 Nouvelle législation environnementale 2.30
10 Échec de la gouvernance 2,37
11 Tensions géopolitiques 2,38
12 Main-d’œuvre et pénurie de travailleurs qualifiés 2,41
13 Terrorisme 2,44
14 Accès insuffisant au financement 2,47
15 Changement dans les structures commerciales 2,63
16 Augmentation des prix du carburant 2,69
17 Incident majeur lié à la sécurité 2,74
18 Augmentation de la piraterie 3,05

Les mégadonnées et l’intelligence artificielle sont en bonne position pour transformer radicalement l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement et de logistique sur le plan mondial, fait remarquer Andreas Berger, président et chef de la direction de Swiss Re Corporate Solutions.

« Au cours des 15 prochaines années, nous nous attendons à ce que l’industrie maritime mondiale soit entièrement interconnectée, intégrée et numérique », déclare-t-il.

« Cette situation se traduira par des améliorations du rendement et des gains d’efficacité inégalés. Elle favorisera également la mise en place de services financiers, d’assurance et de transport maritime novateurs, entièrement intégrés et fondés sur les données.

Dans ce contexte, nous devons travailler ensemble à établir des normes relatives aux lacs de données et à la protection de celles-ci, car des partenariats numériques nous permettront de tirer profit des avantages de la numérisation. »

Le sondage de 2019 fait ressortir un changement d’opinion au sujet des enjeux liés aux finances, à la sécurité et au commerce

Pour cette deuxième année de sondage, il est intéressant de souligner que les opinions des répondants sur certains enjeux ont changé.

Par exemple, en 2019, les répondants se sont montrés plus confiants dans certains domaines financiers.

Les répondants de cette année ont été moins portés à considérer l’accès insuffisant au financement comme un enjeu important, puisque la note est descendue à 2,65, comparativement à 3,01 en 2018.

Michael Parker, président, marché mondial des transports, de la logistique et des services hors frontières chez Citi, a le sentiment que le raffermissement de la confiance relative à l’accès au financement peut s’expliquer par un certain nombre de facteurs.

« Premièrement, les propriétaires ont l’impression que la capacité excédentaire a été absorbée. Avec l’idée que la plupart des marchés du fret toucheront des revenus plus élevés en 2020, de meilleures perspectives se traduiront par un intérêt renouvelé des investisseurs envers les dettes, et même envers les marchés boursiers », déclare-t-il.

« Deuxièmement, les difficultés du secteur du financement maritime sont presque terminées, puisque les banques quittent le secteur ou réduisent leur degré d’exposition aux risques après avoir atteint leur objectif. Par conséquent, il reste un groupe compétitif de prêteurs déterminés et lucides, qui se concentrent sur des propriétaires et des projets de qualité.

Troisièmement, les défis posés par les nouvelles réglementations, notamment la norme IMO 2020 visant à réduire de 50 % les émissions de GES, dont tout le monde sait qu’il s’agit seulement d’un premier pas, et les répercussions plus larges d’une réduction des GES dans la chaîne d’approvisionnement maritime, font prendre conscience à tout le monde que l’envergure et la solidité financière seront essentielles. »

« Pour les entreprises qui peuvent gérer ces nouveaux enjeux plus complexes, le financement sera au rendez-vous, et c’est pourquoi nous constatons une confiance renouvelée envers l’accès au financement de la part de ce type de participant dans l’industrie. En ce qui a trait aux propriétaires de petites et moyennes entreprises, l’accès au financement est possible auprès de certaines banques ou d’autres prêteurs, mais il y a un prix à payer. »

Contrairement au gain de confiance envers les questions financières, les répondants au sondage de 2019 ont l’impression qu’un incident majeur lié à la sécurité aurait un impact plus important qu’en 2018.

En 2019, la note relative à l’impact est de 3,11, comparativement à 2,76 en 2018, tandis que la note relative à la probabilité demeure relativement faible, comme l’année dernière. De plus, les répondants ont encore accordé une note relativement élevée à la préparation.

Cependant, selon Alastair Marsh, président et chef de la direction de Lloyd’s Register, il y a trois raisons principales pour lesquelles les intervenants de l’industrie maritime devraient être préoccupés par la probabilité qu’un incident majeur lié à la sécurité survienne.

« Premièrement, il y a le risque inhérent lié aux nouvelles réglementations, qui exigent souvent des changements de méthode de travail et l’utilisation de technologies émergentes », déclare-t-il.

« Deuxièmement, les navires devenant de plus en plus tributaires des technologies sans cesse plus complexes et interdépendantes, une défaillance devient une tâche tout aussi complexe à prévoir. Il y a aussi le risque accru de cyberattaques, qui ont le potentiel de causer un incident majeur lié à la sécurité.

Troisièmement, il y a des facteurs hors du contrôle de l’industrie en raison de l’incertitude géopolitique. »

Bien que la sécurité dans le transport maritime se soit améliorée au cours des années, nous perdons quand même 100 navires chaque année en moyenne, et le nombre d’accidents de travail et de décès continue d’être élevé comparativement aux autres industries.

Selon Marsh, l’industrie maritime peut faire face à ces risques et améliorer son rendement en matière de sécurité de plusieurs façons. « Nous devons continuer d’évaluer et de modéliser les risques entourant les nouvelles technologies, tout en accordant la priorité aux cybermenaces.

L’examen d’autres secteurs, notamment l’aviation, pour savoir comment ils gèrent les risques liés aux technologies en évolution rapide, pourrait également s’avérer profitable. »

Relever les défis au sein de l’industrie maritime

Beaucoup de sujets de préoccupation qui empêchent les professionnels du milieu maritime de dormir font la une des médias internationaux.

Les cyberattaques et les menaces sur les données et les nouvelles technologies.

Une crise économique et des guerres commerciales. La géopolitique dans des régions telles que le détroit d’Hormuz et la mer de Chine méridionale.

Le changement climatique et la réalité des ressources limitées.

Les cybermenaces sont restées pratiquement en tête de liste des préoccupations soulevées dans le sondage de 2019 et devraient demeurer au haut de la liste.

Le transport maritime fait partie des infrastructures stratégiques mondiales et locales qui ont subi des attaques de plus en plus nombreuses au cours des dernières années.

Les préoccupations économiques et géopolitiques restent importantes cette année. Les préoccupations financières sont dues à des enjeux tels que les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine.

Si l’économie mondiale stagnait, l’industrie maritime serait rapidement touchée. Les personnes interrogées dans le cadre de notre étude ne pensent pas que l’industrie soit bien préparée à faire face à une telle perturbation.

Les enjeux environnementaux sont centraux dans les résultats du sondage de cette année, et de nouveaux enjeux très préoccupants s’y sont ajoutés : la décarbonisation des transports et une nouvelle réglementation environnementale, respectivement au deuxième et au troisième rangs au chapitre de l’impact potentiel.

Les principales sources de préoccupation dans le sondage de cette année sont sans aucun doute le changement climatique et les efforts de décarbonisation des transports, que nous abordons un peu plus en profondeur dans un chapitre de ce rapport.

Le principal point à retenir de notre examen des principaux enjeux de 2019 est peut-être que les personnes interrogées ont l’impression que l’industrie maritime est relativement peu préparée à y faire face.

Ce point de vue n’a pas changé par rapport à l’an dernier. Plutôt que d’être un sujet d’inquiétude, nous espérons que cette perspective sur la préparation est considérée comme un défi à relever.

Nos recherches qualitatives indiquent que l’industrie a le pouvoir de jouer un rôle déterminant relativement à bon nombre des principaux enjeux à long terme et qu’elle dispose de l’expertise et des ressources nécessaires pour y travailler.

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