Skip to main content

NOUVELLES DU MARCHÉ DE L’ASSURANCE

La science de la prédiction d’une tempête parfaite

L’ingénierie des risques liés aux énergies renouvelables

Au cours des vingt dernières années, la croissance des actifs d’énergie renouvelable a été propulsée par trois facteurs principaux : la course à la décarbonisation, l’arrivée à maturité des technologies et l’amélioration du rendement du capital investi en raison du rétrécissement du différentiel de coût entre la production de base et la production décentralisée. Toutefois, les principaux sites de développement présentant un minimum de risques liés aux catastrophes naturelles, de bons rendements solaires et éoliens ainsi qu’un accès à l’infrastructure existante sont déjà pris. Aujourd’hui, les promoteurs se voient forcés d’envisager des emplacements de plus en plus éloignés, avec de plus grands risques liés aux catastrophes naturelles. Cela influe sur la capacité d’assurer les actifs, augmente les coûts, ajoute des modalités plus restrictives et accroît la complexité de l’obtention du financement pour les promoteurs.

La fréquence et la gravité accrues des phénomènes météorologiques extrêmes, ainsi que la dévastation qu’ils causent, poussent les promoteurs, leurs financiers et les assureurs à faire des estimations des risques excessivement prudentes pour assurer une protection suffisante. Cela se traduit souvent par des coûts d’assurance plus élevés, à un moment où les primes connaissent déjà une augmentation importante. Les coûts de l’assurance des catastrophes naturelles ont triplé au cours des dernières années (selon la région géographique). Même pour un petit projet de 100 mégawatts, cela peut faire doubler le budget initial des primes. Dans certains cas, il peut s’agir de l’élément décisif qui fait renoncer au projet. Si ce coût n’est pas pris en compte dans le financement du projet, il pourrait gruger les revenus et profits prévus, et rendre le projet non rentable.

À un moment où la sensibilisation aux questions sociales, politiques et d’entreprise crée un immense intérêt pour les sources d’énergie plus propres et mène à leur croissance exponentielle, les investisseurs doivent utiliser des données et des solutions d’ingénierie des risques pour mieux atténuer leurs risques et protéger leurs investissements. L’imprévisibilité des conditions climatiques, particulièrement en ce qui a trait aux investissements dans les énergies renouvelables, fait en sorte que le secteur de l’assurance a de la difficulté à s’adapter assez rapidement pour utiliser les données scientifiques sur les probabilités de catastrophes naturelles afin d’ajuster la tarification des options de transfert de risques.

Il est impossible de contrôler la nature. Toutefois, l’amélioration des données sur les tempêtes et le raffinement de modèles d’ingénierie tenant compte de variables supplémentaires fournissent aux investisseurs en énergie renouvelable des estimations des risques plus précises et plus fiables. Le résultat net est un budget plus réaliste pour toutes les parties prenantes aux projets.

Bulletin sur l’énergie et l’électricité

Bulletin sur l’énergie et l’électricité de juillet 2021, tenant compte des tendances en matière d’assurance au cours du dernier trimestre.

* Rapport disponible en anglais seulement

Les modèles de risque qui tiennent compte d’un seul emplacement manquent de précision

La modélisation des risques pour les parcs éoliens ou solaires a traditionnellement pris en compte l’emplacement de l’entité assurable, mais les modèles tiennent rarement compte des grandes zones couvertes par une seule exploitation. De plus, les modèles traditionnels basent souvent leurs estimations exclusivement sur l’emplacement sans considérer d’autres attributs qui pourraient avoir un effet sur la résilience d’une structure lors d’une tempête.

Prenons l’exemple d’un parc solaire qui s’étend sur plus de 100 acres dans une zone sujette aux orages convectifs. Un modèle traditionnel tiendra compte de la probabilité que le parc solaire soit frappé par une tempête de grêle et évaluera les dommages potentiels, lesquels se chiffrent souvent en dizaines de millions de dollars. Toutefois, il est peu probable que l’intensité de la tempête soit uniforme dans l’ensemble d’une si vaste zone. Bien que certains panneaux solaires puissent être endommagés par la grêle, d’autres peuvent rester intacts.

De même, lors d’une inondation, l’eau n’atteindra pas nécessairement le même niveau partout dans une grande propriété assurée; certains endroits peuvent subir des dégâts causés par l’eau et d’autres peuvent rester complètement secs.

Les modèles de risque qui tiennent compte d’un seul emplacement ont tendance à présenter un résultat de type « tout ou rien » qui ne reflétera peut-être pas les risques réels auxquels s’expose une propriété.

Une plus grande clarté et une meilleure gestion des coûts grâce aux données et à l’amélioration des techniques de modélisation des risques

L’utilisation de données météorologiques, combinée à des techniques de modélisation des risques plus granulaires, permet une analyse plus approfondie des installations couvrant une grande superficie. Les données techniques portant sur des actifs précis, comme les matériaux de construction, l’occupation, l’aménagement et l’altitude des lieux, permettent d’obtenir des estimations plus précises des risques de sinistres en se basant sur les principaux risques dans une zone géographique plus vaste.

L’analyse des données météorologiques statistiques, en combinaison avec les modèles d’ingénierie, permet d’obtenir une plus grande clarté en matière de risques. La communication de cette information aux assureurs pourrait leur permettre de réduire leurs prix de 25 % à 35 % pour les événements météorologiques rares qui causent les plus gros dommages et sinistres. Les économies cumulatives pour les investisseurs durant le cycle de vie d’un actif peuvent totaliser l’équivalent de trois à quatre ans de primes d’assurance.

Une intervention précoce et la consultation d’ingénieurs des risques peuvent également permettre à un promoteur de projet de prendre la meilleure décision concernant l’équipement dès la phase de conception du projet. Par exemple, le panneau solaire A pourrait coûter 25 % de plus que le panneau solaire B, mais il pourrait être 20 % moins cher à assurer en raison de sa conception et de sa construction. L’ajout de la prime d’assurabilité au coût d’investissement peut contribuer à la prise de meilleures décisions en matière de conception et d’achat.

Des solutions évoluées d’ingénierie des risques peuvent permettre ce qui suit :

  • Atténuer et contrôler les risques : en appliquant les pratiques exemplaires en matière de prévention des sinistres, il est possible de réduire la fréquence et la gravité des pannes ou des pertes.
  • Réduire le coût du risque : des évaluations exactes des risques et une modélisation des sinistres facilitent les stratégies d’atténuation des risques et de rétention des entreprises, ce qui aide les gestionnaires de risques à faire les meilleurs choix en matière de transfert de risques.

Dans un cadre où les technologies d’énergies renouvelables évoluent et où les investisseurs prennent de plus grands risques, les stratégies avancées d’ingénierie des risques peuvent grandement améliorer et faciliter la gestion des risques. Au bout du compte, cela aide les investisseurs à protéger leur bilan.