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Les 100 pertes les plus importantes du secteur des hydrocarbures

Êtes-vous « le meilleur de votre catégorie » en matière de gestion de la sécurité opérationnelle?

Quels sont les objectifs de votre entreprise en matière de sécurité opérationnelle?

Dans votre réponse, vous pourriez mentionner un indicateur de rendement à la traîne en matière de sécurité opérationnelle (IRSO), tel que « x incidents liés à la sécurité opérationnelle et quasi incidents à potentiel élevé par année », où x sera habituellement nul ou dans certains cas, un nombre inférieur à la performance historique de votre entreprise. Essentiellement, l’objectif est la perfection ou, à tout le moins, l’amélioration.

Bien qu’ils soient utiles, les IRSO à la traîne peuvent constituer une façon assez limitée de mesurer le rendement. Peut-être pourriez-vous également répondre à la question en mentionnant un certain nombre de IRSO de pointe, comme les taux d’alarme ou le nombre de tâches d’inspection essentielles qui se font attendre. Les cibles associées à ces indicateurs de pointe sont généralement tirées d’une norme pertinente de l’industrie (p. ex., l’EEMUA 191 – Alarm Systems pour les taux d’alarme). Elles peuvent autrement être une valeur supérieure au rendement historique afin de mettre l’accent sur l’amélioration continue.

L’évaluation de la gestion de la sécurité opérationnelle au moyen d’IRSO à la traîne et de pointe a sans aucun doute joué un rôle déterminant dans la prévention des incidents majeurs liés à la sécurité opérationnelle au fil des ans, et continuera de le faire pendant de nombreuses années.

La question que de nombreuses entreprises du secteur de l’énergie se posent récemment est la suivante : « À mesure que les données deviennent plus facilement accessibles, y a-t-il une autre façon d’évaluer notre propre rendement? » Par conséquent, un nombre croissant d’entre elles se tournent vers une « analyse comparative de la qualité des risques ». Il s’agit du processus qui consiste à comparer le rendement d’une entreprise à celui de ses pairs, ce qui offre une solution de rechange à la simple prise en compte du rendement en termes absolus. L’objectif est de compléter la gérance traditionnelle des IRSO plutôt que de la remplacer.

Il vaudrait ainsi peut-être mieux poser la question suivante : « Votre entreprise est-elle « la meilleure de sa catégorie » en matière de gestion de la sécurité opérationnelle? »

Le processus d’analyse comparative

La première étape de l’analyse comparative consiste à établir la qualité du risque d’un site en fonction d’un ensemble défini de critères. Un site doit tenir compte d’un large éventail de mesures différentes visant à éviter la survenue d’incidents, des mesures tant de prévention que d’atténuation, afin de donner un aperçu complet et d’évaluer chaque mesure, selon la qualité de son développement.

Une fois le rendement d’un site établi, la prochaine étape consiste à déterminer le groupe de pairs le plus pertinent aux fins de comparaison. Les facteurs de considération courants comprennent les suivants :

  • Comparaison avec des pairs à l’échelle mondiale ou au sein d’une région géographique locale.
  • Comparaison avec des actifs de toute taille ou de taille similaire seulement (p. ex., raffineries produisant < 100 MBJ[1] ou usines de traitement du gaz > 400 MPCSJ[2])
  • Pour une société ayant son propre portefeuille d’actifs, un groupe de pairs composé des différents actifs de l’entreprise peut s’avérer le plus utile.

La prochaine étape consiste à effectuer l’analyse des données pour établir comment un site se compare à ses pairs. Si le processus d’analyse comparative est terminé au cours des années suivantes, il est alors possible de déterminer comment un site s’est amélioré (ou a régressé) au fil du temps. Le rendement de l’analyse comparative est souvent démontré visuellement à l’aide d’un diagramme en boîte (ou diagramme à moustaches), comme le montre la figure 1.

Figure 1

Un diagramme en boîte (ou diagramme à moustaches) illustrant comment le rendement relatif d’un site s’est amélioré de 2015 à 2020[3]

* Graphique disponible en anglais seulement

La dernière étape consiste à déterminer si le rendement relatif observé correspond aux aspirations de l’entreprise, qui reflètent habituellement sa culture en matière de sécurité opérationnelle, et aux ressources réalistes disponibles pour apporter des améliorations.

Comment l’analyse comparative peut contribuer à améliorer le rendement en matière de sécurité opérationnelle

Aucune entreprise ne dispose de ressources temporelles ou financières illimitées pour améliorer la qualité de la gestion de ses risques, et l’un des principaux avantages de l’analyse comparative est qu’elle peut contribuer à concentrer les efforts là où ils auront le plus d’impact. L’analyse comparative permet également d’illustrer ce qui est possible et l’orientation que prend l’industrie dans son ensemble.

Les exemples concrets suivants, qui utilisent des données anonymisées de la base de données d’ingénierie des risques des services spécialisés de Marsh, montrent les différentes façons dont les entreprises du secteur de l’énergie utilisent l’analyse comparative pour améliorer la qualité de la gestion de leurs risques.

Détermination des faiblesses relatives

L’entreprise A est une grande société du secteur de l’énergie établie en Asie. Son objectif déclaré est d’être « la meilleure de sa catégorie » pour toutes les caractéristiques liées au risque. À la fin de 2019, elle a réalisé la première étape du processus d’analyse comparative et a noté chacune de ses caractéristiques sur une échelle de 0 à 4 (ou qualitativement, de « médiocre «  à « excellent »). La direction de l’entreprise A s’est réjouie du fait que, pour le volet portant sur la politique de prévention des sinistres d’entreprise (qui comprend le niveau d’intégration de la gestion de la sécurité opérationnelle dans les politiques de santé, de sécurité et d’environnement de la société), l’entreprise a obtenu la cote « très bon » (voir la figure 2).

Figure 2

Aperçu du rendement de l’entreprise A sur une échelle allant de « médiocre » à « excellent »

La politique de prévention des sinistres de l’entreprise a été jugée « très bonne ».

* Graphique disponible en anglais seulement

Lorsque les étapes suivantes du processus d’analyse comparative ont été réalisées, la direction de l’entreprise A a été surprise — et légèrement déçue — de voir que son rendement relatif pour le volet mis en évidence n’était que moyen (c’est-à-dire médian) par rapport à des sociétés du secteur de l’énergie de taille similaire dans le monde (voir la figure 3). La raison en est que de nombreuses entreprises se sont considérablement améliorées dans ce domaine au cours de la dernière décennie, et bon nombre d’entre elles ont maintenant des politiques de prévention des sinistres qui dépassent de loin ce qui aurait pu être considéré comme supérieur à la moyenne il y a quelques années.

Figure 3

Illustration du rendement de l’entreprise A (cercle orange) par rapport au groupe de pairs pour certains volets

* Graphique disponible en anglais seulement

Dans le cas de l’entreprise A, l’analyse comparative a mis en évidence que la moitié de ses pairs la dépassait dans le domaine de la politique de prévention des sinistres d’entreprise, ce qui révèle une faiblesse relative. Par conséquent, l’entreprise A examine actuellement et met à jour sa politique de prévention des sinistres et ses processus de vérification connexes afin d’atteindre son objectif d’être la meilleure de sa catégorie.

Pour les entreprises qui possèdent plusieurs actifs : détermination des occasions ciblées pour un actif afin de soutenir l’amélioration d’un autre (soutien par les pairs)

L’entreprise B est une grande société du secteur de l’énergie établie en Europe et, en 2020, elle a effectué un exercice d’analyse comparative de ses propres actifs. L’un des principaux objectifs de l’exercice d’analyse comparative était d’élaborer un plan de soutien par les pairs dans le cadre duquel les actifs les plus solides permettraient la mise en place des améliorations apportées aux actifs les plus faibles.

La figure 4 montre que le site 1 était relativement solide sur le plan de l’ergonomie et de l’exploitabilité (ce qui comprend l’étiquetage clair des canalisations et de l’équipement sur le terrain, ainsi que la qualité des procédures disponibles pour les activités), mais qu’il était relativement faible en ce qui concerne l’aperçu de l’entretien (qui inclut l’intégration des éléments essentiels de l’équipement dans la stratégie d’entretien du site). Le site 2 a affiché un rendement inverse si bien que l’entreprise B a pris des dispositions pour organiser un programme de soutien par les pairs de deux semaines, à l’occasion duquel le site 2 a aidé le site 1 à s’améliorer dans le domaine de l’aperçu de l’entretien. Le procédé a ensuite été répété pour améliorer l’ergonomie et l’exploitabilité du site 2.

Grâce à sa gérance des IRSO, l’entreprise B avait déjà une idée des sites où la gestion de la sécurité opérationnelle était plus faible. L’analyse comparative a permis de révéler les faiblesses sous-jacentes de chaque actif. Ce niveau supplémentaire de détails a appuyé l’élaboration d’un plan ciblé de soutien par les pairs.

Figure 4

Aperçu des résultats de l’analyse comparative de l’entreprise B

Le site 1 (cercle bleu) et le site 2 (cercle orange) sont tous deux détenus et exploités par l’entreprise B.

* Graphique disponible en anglais seulement

Conclusion

Il peut être difficile d’assurer la sécurité opérationnelle année après année, mais la tâche est d’une importance capitale compte tenu du coût potentiel sur le plan de la vie humaine et de l’environnement, en cas d’erreur. L’analyse comparative de la qualité de la gestion des risques, telle qu’elle est décrite dans le présent article, peut compléter la gérance continue de la sécurité opérationnelle et les initiatives d’une entreprise, en offrant une nouvelle perspective et en encadrant le rendement en matière de sécurité opérationnelle en termes relatifs plutôt qu’absolus. Comme le montrent les exemples ci-dessus, l’analyse comparative peut contribuer à :

  • Déterminer les points faibles relatifs par rapport aux pairs;
  • Déterminer les occasions de soutien par les pairs au sein d’une grande entreprise.

Au début de cet article, nous avons commencé par vous encourager à réfléchir aux objectifs de sécurité opérationnelle de votre entreprise et à vous demander si votre entreprise est la meilleure de sa catégorie en matière de gestion de la sécurité opérationnelle. Si vous n’êtes pas certain de la réponse, ou si vous savez qu’il est possible de faire mieux, l’analyse comparative de la qualité de la gestion des risques pourrait être une bonne mesure à prendre.

[1] Mille barils par jour.

[2] Millions de pieds cubes standard par jour.

[3] Source des données pour tous les diagrammes en boîte (ou diagrammes à moustaches) : base de données des clients de Marsh

Les 100 pertes les plus importantes du secteur des hydrocarbures

Ce numéro présente également des réflexions sur les deux dernières années et donne aux professionnels de l’industrie de l’énergie un aperçu de l’éventail des pertes qui peuvent se produire, de la diversité des causes profondes potentielles, de la faillibilité des mesures de prévention et de l’ampleur des conséquences éventuelles.

Les services spécialisés de Marsh comptent plus de 800 conseillers spécialisés dans le secteur de l’énergie et de l’électricité, ingénieurs en gestion des risques et courtiers partout dans le monde. Communiquez avec nous pour discuter de solutions de gestion des risques efficaces pour votre entreprise.