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T3 2021

Mises à jour régionales


Pacifique


L’énergie éolienne en mer reçoit un coup de pouce grâce à la législation fédérale

Des jalons législatifs importants ont été posés dans la région du Pacifique (Australie et Nouvelle-Zélande) au cours du dernier trimestre, surtout dans le secteur de l’éolien en mer. En septembre, un projet de loi sur des infrastructures électriques en mer, le Offshore Electricity Infrastructure Bill 2021, a été présenté, permettant au gouvernement australien de désigner des zones de production d’électricité extracôtières situées dans les eaux du Commonwealth à plus de trois milles au large. La loi créera un régime de délivrance de permis permettant l’exploration, la construction et l’exploitation dans le cadre de projets de production et de transport d’énergie renouvelable extracôtiers dans ces zones. Le projet de loi prévoit que l’administrateur national des titres de forage pétrolier extracôtier (National Offshore Petroleum Titles Administrator) supervisera l’octroi des permis pour les projets en mer, et que la National Offshore Petroleum Safety and Environmental Management Authority, l’office national de la sécurité et de la gestion environnementales des hydrocarbures extracôtiers sera responsable de l’exploitation et de la sécurité. Plus de 10 projets éoliens en mer sont déjà prévus en Australie, ce qui pourrait améliorer les possibilités d’emploi pour de nombreuses personnes vulnérables aux pertes d’emplois dans les secteurs de l’exploitation des mines de charbon et de l’énergie thermique à mesure que la transition énergétique s’accélère.

L’économie de l’hydrogène de l’État d’Australie-Occidentale a reçu un important coup de pouce, grâce à une allocation de 61,5 millions de dollars australiens (environ 45 millions de dollars américains) afin d’appuyer l’industrie en plein essor. Le financement appuiera un certain nombre de projets, y compris un nouveau pôle d’hydrogène renouvelable d’une valeur de 100 milliards de dollars australiens, soit le plus grand projet d’infrastructure actuellement prévu en Australie. Environ 50 millions de dollars australiens serviront à stimuler la demande locale en hydrogène renouvelable dans les secteurs des transports et industriels.

Grâce aux projets d’énergie renouvelable et d’hydrogène à grande échelle prévus dans la région du Pacifique, la capacité d’assurance pourrait se resserrer à l’horizon pour les projets de grande envergure. De nombreux assureurs considèrent encore les composants intégrés tels que les systèmes de stockage d’énergie par batterie comme étant des technologies prototypiques, en raison de l’absence de normes locales. Les rapports détaillés sur l’ingénierie des risques s’avèrent utiles pour évaluer le montant et le coût des assurances requises.


Royaume-Uni


Le gouvernement britannique a annoncé sa stratégie relative à l’industrie de l’hydrogène au cours du trimestre, indiquant comment il soutiendra l’industrie britannique dans la mise au point d’une capacité de production annuelle de cinq gigawatts d’hydrogène propre d’ici 2030. La stratégie comprend le lancement, au début de 2022, d’un fonds Net Zero Hydrogen de 240 millions de livres sterling aux fins de co-investissement dans des premiers projets de production d’hydrogène visant à assurer la production d’un gigawatt d’ici 2025. Cette annonce est un élément clé du Plan en dix points pour une révolution industrielle verte du gouvernement et devrait donner lieu à des possibilités de placement d’assurances pour les premiers projets de 2022.

Étant donné que le Royaume-Uni accueille la COP26 en novembre et que les activistes exercent de plus en plus de pressions, le moment choisi pour cette annonce n’a pas été une surprise. Le gouvernement subit également des pressions au sujet de l’approbation du projet Cambo, un nouveau projet d’exploitation de champs pétrolifères dans le nord de l’Écosse, qui devrait aller de l’avant avant la fin de l’année.

Les assureurs, eux aussi, sont de plus en plus réticents à attirer l’attention des activistes de façon négative, ce qui a entraîné le retrait de l’appui à certains projets très en vue. Certains de ces projets ne pourront peut-être pas atteindre les mêmes limites de garantie que par le passé. Il devient de plus en plus courant pour les assurés de démontrer leurs compétences et leurs considérations pour les questions d’environnement, de société et de gouvernance (ESG) comme condition préalable à la réussite des négociations de renouvellement.

Les résultats semestriels annoncés par les assureurs étaient généralement positifs, les ratios combinés affichant une nette amélioration par rapport à 2020 en raison de la hausse des taux dans quasiment l’ensemble des secteurs d’activité et de l’absence de sinistres importants. Des phénomènes météorologiques récents comme l’ouragan Ida et la tempête Bernd pourraient entraîner des pertes, mais l’incidence sur les bénéfices devrait être faible compte tenu de l’exposition de leur portefeuille aux actifs énergétiques et électriques.

À l’heure actuelle, la catégorie d’assurance la plus difficile concerne les cyberrisques, où un torrent de demandes d’indemnité en raison de rançongiciels dont la fréquence et la gravité sont beaucoup plus élevées que prévu ont eu des répercussions sur les assureurs. En réponse, ceux-ci ont réduit leur capacité, abaissé leur garantie et augmenté considérablement les taux lors des renouvellements. Dans ce contexte, l’appétit de la plupart des souscripteurs de cyberassurances au Royaume-Uni pour les cybergaranties contre les dommages physiques autonomes ou la perte d’exploitation est faible. Les courtiers déplient tous les efforts possibles pour assurer la garantie la plus large possible dans les formulaires de police existants.


Moyen-Orient et Afrique


Dans une région dominée par les sociétés pétrolières et énergétiques nationales, d’autres signes de privatisation se font sentir alors que les gouvernements sont à la recherche de dessaisissements stratégiques afin de réunir des capitaux. L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU) sont des chefs de file dans ce processus, en partie pour financer leurs objectifs de transition énergétique. Le secteur privé procède également à des dessaisissements pour rééquilibrer le profil de sa base d’actifs, en particulier lorsque cela facilite ses objectifs en matière d’ESG et de durabilité. Au Moyen-Orient, les assurés et les souscripteurs se tournent de plus en plus vers les aspects d’ESG, car ils cherchent tous des façons de se démarquer positivement sur le plan du risque et de l’entreprise.

Les activités de forage et de construction en mer ont connu une hausse à la suite du redressement des prix du pétrole, ce qui a permis à certains projets planifiés depuis longtemps d’obtenir les approbations nécessaires, notamment au Qatar et aux Émirats arabes unis. Les plans de forage qui ont été mis en veilleuse en 2020 ont été remis sur la table, et les zones marginales et les autres possibilités sont réévaluées en fonction des facteurs économiques dominants.

La capacité du marché des assurances demeure soutenue, et la croissance continue des AGG dans la région s’est poursuivie. Les EAU deviennent de plus en plus une zone sensible pour ce qui est des risques liés à l’énergie et à l’électricité.

Les tendances du marché continuent de suivre la dynamique mondiale, et le thème global de la hausse de l’appétit, en particulier pour l’énergie en aval et l’électricité traditionnelle, a entraîné une baisse supplémentaire des taux par rapport à l’année précédente.


Asie


Les hausses de taux se sont stabilisées sur le marché en aval asiatique, même si les souscripteurs régionaux continuent d’adopter une approche prudente, reflétant les niveaux de cote de base de l’Asie par rapport à d’autres régions. Les niveaux de franchise demeurent constants, l’accent étant mis sur les risques de catastrophes naturelles qui influent invariablement sur les taux. Les niveaux de capacité d’assurance sont demeurés constants et l’activité liée aux demandes d’indemnité (ou les détériorations dues aux sinistres) ont été peu nombreuses au cours du dernier trimestre. Ces tendances se poursuivront probablement au cours des prochains mois, les souscripteurs commençant à façonner leur portefeuille et à accorder la priorité aux comptes avec lesquels ils ont noué des relations à plus long terme ou qui ont connu une activité liée aux réclamations minimale, et pour lesquels demeure la possibilité d’expansion.

De même, le secteur en amont demeure stable, et ne présente aucun changement de capacité majeur au cours du dernier trimestre. La cote de risque opérationnel n’a pas beaucoup changé; le mouvement de la cote demeure de l’ordre de 5 à 10 %, et l’impact potentiel du cyclone Tauktae sur les demandes d’indemnisation reste à voir.

Malgré des pertes importantes au deuxième trimestre, la garantie contre les risques relatifs aux entrepreneurs est demeurée stable avec des hausses de taux limitées; toutefois, les conditions pourraient être durcies jusqu’à la fin de 2021.

L’un des changements les plus notables au cours du dernier trimestre a été la réduction de la capacité dans le segment de l’énergie géothermique. Un certain nombre de marchés internationaux se sont retirés, laissant les marchés régionaux combler les écarts, dans la mesure du possible. Les pertes fréquentes liées à la production d’actifs demeurent une préoccupation pour les assureurs, et même les programmes sans sinistre ont connu une garantie restreinte et des hausses de taux de 20 à 25 % au moment du renouvellement.

Le marché de la construction en mer dans la région continue de se renforcer, avec des augmentations des taux et des franchises, en particulier pour les travaux sous-marins. Bien que la capacité ne diminue pas, la volatilité actuelle pèse sur les budgets d’assurance des projets.

Le marché de l’électricité en Asie a montré des signes de stabilisation. Les augmentations des taux de prime ont amorcé une baisse progressive au deuxième trimestre, une tendance qui s’est poursuivie.

Selon les renouvellements du troisième trimestre, les tarifs pour les comptes de production d’électricité à combustion au gaz sans perte en Asie a augmenté de 15 % à 20 % en moyenne, et ceux des comptes liés au charbon ont augmenté de 30 %. Les demandes de renseignements sur les structures des captives d’assurance et les options de transfert des risques non traditionnels augmentent à mesure que les entreprises tentent de s’attaquer aux répercussions financières à long terme causées par l’augmentation des taux et des conditions restrictives. Afin de compenser les hausses de taux importantes des deux dernières années, les personnes touchées envisagent maintenant de réduire les garanties, telles que les sous-limites plus basses relatives aux catastrophes naturelles, les limites de police réduites et les franchises plus élevées.

Certains marchés montrent des signes de ralentissement de l’augmentation des primes pour les très gros comptes d’électricité de qualité supérieure. Toutefois, les assureurs ne cèdent pas en ce qui a trait aux niveaux de franchise ou à leur besoin de préciser le libellé des polices, en ce qui concerne particulièrement les déclencheurs de perte d’exploitation liés aux cyberattaques, aux maladies transmissibles et aux dommages non physiques.


Europe continentale


L’Union européenne (UE) fait avancer les réformes réglementaires nécessaires à son programme de transition énergétique pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris. Grâce au méga « pacte vert » de 503 milliards d’euros, des mesures incitatives européennes ainsi que des objectifs et normes réglementaires en matière de décarbonisation sont déployés dans les 27 pays. En plus du financement de divers programmes de rétablissement post-COVID-19, des projets liés à l’énergie propre sont en cours partout sur le continent.

Les plans d’investissement englobent une vaste gamme d’initiatives allant des subventions en appui à la rénovation éconergétique pour les logements résidentiels aux investissements dans l’infrastructure pour les bornes de recharge des véhicules électriques, la nouvelle génération d’énergie renouvelable et les méga projets d’hydrogène. Les opérateurs du secteur de l’énergie et de l’électricité sont maintenant légalement tenus de réduire leurs émissions de 55 % d’ici 2030 dans le cadre du programme « Fit for 55 » lancé en juillet. L’ensemble comprenait de nombreuses mesures de transition énergétique, y compris des révisions au système d’échange de droits d’émission.

L’économie de l’énergie est sous pression, car l’Europe a enregistré un pic historique des prix de l’électricité au cours de l’été, en raison de la baisse des rendements éoliens et des pénuries de gaz. Cela a fait grimper le prix du gaz, ainsi que le coût des permis de charbon et de carbone, et les analystes prévoient que ces conditions se poursuivront tout au long de l’hiver. Les mesures et les solutions de rechange visant à compenser la pénurie de gaz naturel et son incidence subséquente sur les prix font l’objet de discussions.

En ce qui concerne les marchés de l’assurance, certains assureurs internationaux ont fermé leurs bureaux en Europe et modifié leur modèle de souscription « en étoile » pour l’énergie et les lignes électriques en transférant l’expertise ou l’autorité à Londres. Cela pourrait avoir une incidence sur les opérateurs de centrales de produits chimiques ou d’électricité de taille moyenne du secteur intermédiaire, mais il est peu probable que cela touche les grandes sociétés énergétiques européennes intégrées dont les programmes d’assurance sont habituellement axés sur les marchés mondiaux de l’assurance.

Les projets éoliens et solaires bénéficient d’un soutien favorable, car les assureurs du secteur de l’énergie renouvelable cherchent à accroître leurs portefeuilles. Le secteur reste rentable pour les assureurs, compte tenu de l’absence de risques importants liés aux catastrophes naturelles comparativement aux autres régions.

La mise sur pied de la Net Zero Insurance Alliance (NZIA) a été annoncée en juillet, à laquelle participent huit groupes d’assurance et de réassurance internationaux. L’alliance a été convoquée par le Programme des Nations Unies pour l’environnement et vise à s’appuyer sur les lignes directrices de souscription du plan « zéro émission nette » mises en place au cours des dernières années pour accélérer la décarbonisation.


Amériques


De façon générale, le marché de l’assurance a amorcé sa stabilisation au deuxième trimestre de 2021. Bien que les hausses de taux soient demeurées la norme, un excédent de capacité disponible a contribué à réduire la volatilité, en particulier pour les risques sans perte. Les exceptions à cette règle comprennent les risques liés aux catastrophes naturelles, les programmes de règlement des sinistres lourds et les risques liés aux sables bitumineux, qui ne cessent d’être touchés par les facteurs ESG en matière de souscription. Toutefois, les assureurs demeurent généralement favorables aux clients en adoptant une approche ESG solide et en s’engageant à mener à bien la transition énergétique.

La capacité nationale reste forte dans les secteurs de l’énergie et de l’électricité, les assureurs locaux se faisant concurrence efficacement pour maintenir leur part de marché au pays, en particulier pour les risques liés à l’électricité et l’énergie en aval. Les clients, en particulier ceux qui sont dotés de stratégies de gestion du risque bien établies, manifestent un plus grand intérêt pour les solutions de mutuelles et de captives de l’industrie, car ils cherchent à tirer parti de la situation actuelle. Cependant, l’inflation sociale et les règlements importants des demandeurs contribuent à une réduction continue de la capacité disponible pour les risques divers aux États-Unis.

L’énergie renouvelable demeure favorable, les nouveaux assureurs y portant un intérêt accru, en particulier pour les projets éoliens et solaires terrestres à l’échelle des services publics. De nouveaux entrants sont attendus au cours des prochains mois, en raison de l’augmentation du nombre de projets tant en cours qu’en préparation. On constate également une augmentation des accords d’achat d’électricité avec des entreprises affichant des engagements de zéro émission nette, ce qui a permis d’accélérer le développement des projets. L’hydrogène et le gaz naturel renouvelable attirent de plus en plus l’attention et un grand nombre de projets concernant les deux sources d’énergie en sont à l’étape de la faisabilité.

En outre, on constate une augmentation des fusions et des acquisitions dans l’ensemble de la région, dans les secteurs traditionnels du pétrole et du gaz, de l’électricité et des services publics, impliquant souvent des acteurs plus importants qui se départissent d’actifs et qui entrent maintenant sur le marché des assurances en tant que risques autonomes. Cela s’explique par les engagements de zéro émission nette et les stratégies d’optimisation des actifs.

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